« ce jour nous avons appris la destruction des caravanes des familles de la Friche »

Une nuit près de l’église

Communiqué

Bonjour,

Malgré les épreuves de cet été depuis l’expulsion de la Friche le 9 août dernier, nous ne pensions pas avoir à supporter un second choc. En effet, ce jour nous avons appris la destruction des caravanes des familles de la Friche. Elles ont à présent vraiment tout perdu…

Le 20 août 2012, lors de notre rendez-vous avec Martine Aubry, celle-ci s’était engagée devant nous à restituer les caravanes aux familles. Néanmoins, un ordre a été donné le 28 août pour les détruire. Nous avons appris la nouvelle en nous rendant ce lundi à la fourrière de Lesquin où elles avaient été entreposées pour tenter d’en récupérer.

De qui se moque-t-on?

Ce même 20 août, Martine Aubry, présidente de LMCU disait ne pas dormir à cause des enfants sous les tentes. Elle n’a pas pourtant fait part de ses regrets d’avoir ordonné l’expulsion de ces 200 personnes de la Friche et du terrain de Pont de Bois, tous deux appartenant à LMCU.

Pourquoi nous avoir menti?

Pourquoi nous répéter que des solutions allaient venir dans les jours prochains alors que tout est fait pour que ces familles craquent et retournent en Roumanie? C’est méconnaitre la réalité et déconsidérer ces familles habitantes de la métropole lilloise depuis des années, expulsées sans solution aucune ; c’est cautionner, accompagner et mettre en oeuvre la politique inique du ministre de l’Intérieur Manuel Valls qui a annoncé en Roumanie la reconduite à la frontière des familles, « aidée ou forcée », a-t-il répété.

Lors de la réunion avec le préfet la semaine dernière, personne ne nous a fait part de ces destructions de caravanes. Le responsable de la fourrière nous a avoué qu’on lui avait ordonné de ne pas en parler. Michel François Delannoy, 1er vice-présdient de LMCU, nous a mis en garde, nous sommant « d’arrêter avec les médias », nous accusant malicieusement d’avoir incité les familles à rester, les obligeant eux, responsables politiques, à expulser ces familles par la force. Nous accusera-t-on bientôt de délit de solidarité? Serons-nous poursuivis pour aider ceux que l’on traite comme des indésirables, que l’on veut chasser de la métropole? A-t-on besoin de temps de temps pour trouver des terrains et des logements vides?

La pieta rom de Notre dame des Victoires (dr)

Cela fait 47 jours que ces familles survivent dans des conditions indignes sous tente. Nous ne pouvons plus attendre que l’on nous mène en bateau, nous promettant des solutions qui ne viennent pas. Et la pluie, et le froid… A-t-on besoin de temps de temps pour trouver des terrains et des logements vides?

Mercredi 26 septembre, le collectif Solidarité Roms Lille Métropole tiendra une conférence de presse pour dénoncer la situation.

L’Atelier Solidaire se réunira ce jeudi 27 septembre à 18h à la MRES, salle Agora au 1er étage de la MRES, 23 rue Gosselet à Lille et appelle les militants et bénévoles à nous rejoindre pour faire le point sur la situation et envisager ensemble les actions à mener avec les personnes concernées. Nous présenterons également l’association aux nouveaux bénévoles et expliquerons nos projets à moyens termes.

Nous vous espérons nombreux ce jeudi, nous avons besoin de toutes les forces pour envisager de réelles solutions à l’impasse orchestrée par les pouvoirs publics.

A jeudi,

Yann Lafolie, président de l’Atelier Solidaire

L’Atelier Solidaire
(association   loi   1901)
23      rue        Gosselet
5 9 0 0 0           L i l l e

le message est clair c’est la fermeté : La transcription de l’Itw de Valls à RMC

Jean-Jacques Bourdin : J’ai vu comme vous la Haute commissaire aux droits de l’homme de l’Onu inquiète de la situation des Roms en France. Elle vous demande de faire des efforts supplémentaires pour intégrer ces personnes. Allez vous vous faire ces efforts supplémentaires pour intégrer ces personnes ?

Manuel Valls :  Le Président  de la République, dimanche soir, rappelait ….

Vous partez demain en Roumanie, Hein ?

… Que d’puis nous (SIC)  sommes aux responsabilités de notre pays il avait trouvé 15 000 citoyens d’origine rom de Roumanie ou de Bulgarie notamment, donc rien n’a été réglé.

Vous en avez expulsés 3 000 sur 15 000 cet été

Oui et Il y aura ,

Sans doute encore,

.. Avant la fin du mois de septembre a peu prés 7000 Roumains et Bulgares qui été (SIC)  reconduits dans leurs pays respectifs à travers…

7000 sur 15000 ?

Oui mais il y en a d’autres qui sont arrivés…. A travers le système d’aide au retour. Donc qu’est-ce qu’il faut faire : démanteler les campements quand il y a une décision de justice..

En Seine et Marne le « fameux », – le fameux entre guillemets – campement, le plus important va être démantelé ?

L’un des plus importants ; qui va être démantelé dans… les associations n’arrivent plus à y entrer aujourd’hui. Donc il faut démanteler les campements quand  en plus la situation sanitaire en matière de sécurité est insupportable. Il faut trouver des solutions en matière de logement et d’insertion mais il faut aussi et d’abord reconduire à la frontière ceux qui sont en situation irrégulière

La commissaire de l’Onu qui dit « attention la France ne respecte pas… les droits des roms…

L’essentiel aujourd ‘hui – et c’est pour cela qu’avec Bernard Cazeneuve sur la demande du président, nous allons en Roumanie,-  l’essentiel de la solution se trouve, à la fois  au niveau européen, dans les aides que l’Union européenne peut apporter à des pays comme la Roumanie et la Bulgarie pour insérer les populations qui sont exclues. Et nous allons demain avec le gouvernement roumain voir comment nous pouvons travailler ensemble

Ils partent, mais ils touchent un peu d’argent et ils reviennent.

Et vous savez qu’il y a un très bon travail mené par les collectivités locales françaises : Nantes, Lyon, Lille, Saint Denis pour maintenir les populations là bas

Aujourd’hui nous ne pouvons pas nous permettre d’accueillir toutes ces populations qui sont les Damnés de la terre, qui sont pourchassées dans leurs pays qui sont discriminées, mais la Frange (sic), dans la situation où nous nous trouvons aujourd’hui ne peut pas accueillir, comme l’avait dit un ancien Premier Ministre, toute la misère du monde et de l’Europe. Elle prend sa part en matière d’asile en matière d’insertion pour les populations roms, mais nous ne pouvons pas accueillir….

Et le message est clair, c’est la fermeté et le respect des personnes, mais le message est clair c’est la fermeté.

Le son e l’interview

Les Roms expulsés de Villeneuve d’Ascq ne veulent pas aller à Bauvin ou Cysoing

Nous sommes des bénévoles présents sur les 3 lieux ou vivent deux cent personnes depuis le 9 aout : la bande qui longe l’église ND des Victoires, le bosquet entre Triolo et Hôtel de Ville, le trou dans la terre, entre voie ferrée et excréments face à la gare d‘Hell-emmes chemin Napoléon.
Nous partageons, depuis 4 semaines leurs jours et leurs nuits, leurs repas leurs cafés, leurs discussions et leurs fous rires. Nos petites filles blondes (ça fait cliché mais c’et la vérité)  ont aujourd’hui des nouvelles copines brunes, qui en roumain savaient déjà dire Barbie ou Nike (chaussures se dit adidach).
Nous sommes venus le rejoindre, après vous avoir lus ou écoutés, ou parce que depuis deux ans nous avions participé à des activités sur la Friche évacuée par Valls et Aubry. Nous n’avons de responsabilité dans les associations du collectif, et pour la plupart n’adhérons à aucune.
Mais nous savons ce que veulent les personnes roms, parce que nous causons avec eux tous les jours et  certains d’entre nous apprennent le roumain. Quelques uns voudraient s’installer en France, vivre, comme en Roumanie, dans une maison, travailler, envoyer les enfants à l’université… D’autres simplement travailler quelque temps ici pour pouvoir financer une activité en Roumanie. … Ce sont des citoyens européens qui vont et viennent librement,.
A court terme, les Roms n’ont pas d’emploi en France, et ont 2 moyens de subsistance légaux ou tolérés : le sémafor (mendicité au feu rouge), et la récupération de ferrailles. Que vont-ils pouvoir faire dans des villages sans feux rouges ni ferraille ?
On sait ce qui est arrivé aux Harkis, aux Amérindiens, déportés dans des camps, coupés de leurs ressources habituelles. Nos amis hommes femmes enfants Roms le savent (certain-e-s sont allé-e-s à l’université) ou le pressentent. Ils ne veulent pas aller mourir de faim dans les sibéries socialistes.
Loin du regard apitoyé des membres de la LDH, du MRAP, du CCFD, d’AMNESTY des Verts. Nous l’avons compris réunion du collectif après réunion. Un responsable de la LDH l’a dit le 3 septembre  « Je ne suis pas ici pour défendre les intérêts des Roms mais celui de mes mandants, qui s’élèvent contre les traitements indignes qui leur sont fait. » Tous les social-démocrates-chrétiens-écolo… fondateur du collectif veulent aider le Rom et une chose : que l’on éloigne de leurs regards compatissants ces femmes implorantes, ces gamins au pieds nus qui interrogent non pas la charité, non pas les droits de l’homme mais la répartition des richesses entre capital et travail, entre Sud et Nord, entre Est et Ouest.
Les Roms et nous n’avons confiance que dans deux associations : l’Atelier solidaire et Pierre blanche ; ou plutôt deux hommes : le père Arthur et Yann Lafolie. Les deux personnes que Martine Aubry ne voulait pas rencontrer. Nous savons qu’ils défendront jusqu’au bout les intérêts des roms. Ou ceux qu’ils pensent être les leurs.
Cependant, nous vous demandons : si un Français était condamné en Roumanie, sans avoir été entendu par un juge, sans pouvoir choisir son avocat, sans avoir le droit de communiquer à la presse, que dirions nous ?
M. le préfet ne veut pas recevoir de roms. Il préfère annoncer les infos les concernant à des associations qui, de leur aveu même, ne les représentent pas ! Ne pas vouloir parler directement aux personne roms est une décision raciste. Celui qui l’a prise tombe sous le coup de la loi.
Nous, bénévoles, pouvons vous faire rencontrer tous les roms que vous voulez, servir d’interprètes pour les interviews. Nous savons que la plupart de vos lecteurs, les polaks, ritals, bougnoules, nyaqué d’autrefois n’aiment pas trop les Roms. Mais nous imaginons que vous n’avez pas choisi le journalisme forcément pour ne traiter que des sujets évidents. Le prix Albert Londres ne e gagnent pas ou les lambris dorés pour reprendre l’expression de Simon Verdière

Un jour j’apprendrai à dire « Toujours » !

Expulsé de partout,

je vais.

je ne pense pas être bon à rien ;

je suis un étranger comme vous m’appelez mais ne l’êtes vous pas aussi, ailleurs ?

Vous voulez l’égalité la fraternité la liberté

Mais avec qui ? Avec un Roumain un bohémien ?

Comment pourrai-je m’améliorer si vous me jetez sur la route ?

Je suis avec ma famille sur le bord de la route je me demande où aller maintenant. à l’Hôtel de Ville ?

Trouvez une solution et je serai, je suis déjà, intégré dans votre société.

Un jour j’apprendrai à dire « Toujours » !

texte écrit en roumain par george traduit sur Reverso réécrit en français courant par jf.