PARCE QUE LES TERRAINS DE FOOT MUNICIPAUX NE SONT PAS LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE DES ÉLUS – PARCE QUE NOUS REFUSONS DES TERRAINS SÉPARÉS POUR LES BLANCS ET POUR LES NOIRS

je partage !

PARCE QUE LES TERRAINS DE FOOT MUNICIPAUX NE SONT PAS LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE DES ÉLUS – PARCE QUE NOUS REFUSONS DES TERRAINS SÉPARÉS POUR LES BLANCS ET POUR LES NOIRS.

Ce soir : une fête aider des #étudiants #lillois qui apporte un soutien aux #enfants #roms

Des étudiants se sont organisés pour apporter un soutien scolaire aux enfants roms de la métopole lilloise. Ce soir une fête est organisée pour les soutenir, concrétement en leut apportant des fournitures scolaires.

On ne peut guère m’accuser d’être trop gentil pour les gens avec qui je milite, ni pour qui que ce soit de vivant (cf mes cent derniers posts). Comme beaucoup de gens je trouve assez ennuyeux de parler des trains qui arrivent à l’heure. Et concernant les Roms originaires de Roumanie, nous (les soutiens) avons tous fait et dit beaucoup de sottises, par méconnaissance ou indifférence de ce à quoi ils aspirent réellement ( je m’inclus par courtoisie). J’étais depuis moins d’une semaine dans la lutte pro-roms que je me fâchais avec les ¾ des soutiens en décrivant sur un mail collectif les deux écueils entre lesquels nous naviguions alors : le paternalisme caritatif et l’instrumentalisation politique. Depuis j’ai découvert d’autres tares originelles : les liaisons incestueuses avec les pouvoirs locaux PS, par exemple, ou l’impudeur avec laquelle certains militants peuvent utiliser ces populations particulièrement démunies pour s’enrichir ou se tenter d’exister médiatiquement. A part ces petits scandales étouffés, il est évident que la plupart des soutiens des Roms sont des gens bien, généreux, altruistes, solidaires, qu’ils croient en Dieu, en Marx ou en la Grêve générale.

Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat 

Aujourd’hui, oubliés Makhno, Maiakoski et Durutti, je suis contraint de dire du bien de jeunes communistes. Plus sérieusement, à part les milliers de morts de mon camp dont les fantômes accompagnent chacun de leurs pas, et leurs soutiens aux invasions récidivistes de l’Ukraine ou du Tibet, j’adore les militants communistes. Avec leur attachement à des slogans démodés, leurs looks improbables, et le graphisme agressif et efficace de leur matériel de communication, ce sont un peu les psychobillys de la politique. Et grâce à la folie du swing, le look front populaire tardif ou FTP pourrait revenir très fort.

L’association Epis qui organise ce soir une fête à la maison Angela Davis de Lille me semble aller dans le bon sens. Son origine vaut la peine d’être racontée. Marianne ( je cite son prénom parce qu’il est symbolique, et qu’elle est un personnage public) figurait parmi les militants régulièrement présents à la Bourse du travail où les Roms étaient hébergés à l’automne l’hiver dernier, avant d’être virés par les trotskistes. Ce jour là, elle avait accompagnée C. une très jeune maman rom à son échographie. Sur le chemin du retour C. lui demande de passer au camp proche de l’Université de Lille 1 pour dire bonjour aux amis. Sur place les deux jeunes femmes découvrent un drame : un bébé est mort, dans l’incendie d’une caravane. Les autres enfants du camp sont choqués, et Marianne décide de faire quelque chose pour eux. Elle mobilise ses camarade de l’UEC ( Union des étudiants communistes où elle a des responsabilités, je crois) et organise rapidement un grand goûter avec des jeux, des chants etc…

L’initiative crée des liens entre les enfants et les étudiants. Ceux-ci demandent à ceux-là comment ils pourraient continuer à leur être utiles. Les enfants, appuyés par des mamans, réclament du soutien scolaire. J’imagine que les parents et les enseignants qui me lisent ne le croiront pas, mais beaucoup de jeunes roms veulent réussir à l’école et ont pour ambition d’intégrer à terme des classes « normales » et non celles qui sont réservées aux « tziganes » comme ils appellent les Roms qui ne parlent pas roumain, ou sont juste originaire d’un autre village ou d’une autre « caste » 1.

Justement Marianne travaille alors à l’Afev, une association qui organise ce genre d’activité. Cependant l’Afev a du renoncer à suivre les écoliers roms, à cause des trop fréquentes expulsions de camp qui font perdre de vue les petits élèves. Donc Marianne et ses camarades se chargent eux mêmes du soutien-scolaire pour les enfants du campus En décembre c’est un père Noël roux ( et chef lillois du Mouvement des JC) qui apporte des cadeaux aux enfants ; pour la Pâques orthodoxe ( Staline relève toi!) , les jeunes communistes organisent, à la demande des enfants, une chasse aux œufs etc. Tout ça sans subventions : les manuels scolaires et les livres illustrés sont achetés par Marianne et ses amis sur les braderies, ainsi que le petit matériel. Du coup, des mamans et papas sans papiers, ont dit «  pourquoi pas nous » et les petits sans papiers ont aussi eu leur Père Noël roux, et ont droit à du soutien scolaire.

Le groupe de camarades s’est structuré en association baptisée Epis ( sous la grêle?) et a recruté des bénévoles bien au delà du milieu communiste. Les volontaires , essentiellement des étudiants de Lille 1 sont nombreux, pus nombreux que les enfants du parking. Epis propose donc aux collectifs qui suivent d’autres camps de lui signaler les besoins en soutien scolaire, et de mettre en relation les futur-e-s élèves avec les étudiant-e-s.

Je suis opposé aux subventions telles qu’elles sont gérées actuellement. Je ne connais aucun pouvoir politique, État ou collectivité locale, qui ne demande une contrepartie à ceux qu’elles subventionnent sauf lorsque ceux ci parviennent à établir un rapport de force en leur faveur et ils sont rares. Je suis favorable à la création d’un tiers secteurs : des organismes répartiteurs contrôlés par des représentants de toutes les parties concernées, transparents, ouverts aux médias et aux chambres des comptes, qui répartiraient les subventions apportées par les politiques, dans un premier temps puis percevraient eux-mêmes des impôts. La manière dont les subventions sont parvenues aux collectifs roms est scandaleuse. Les soutiens des Roms sont si peu nombreux qu’ils nous faut accepter d’avoir des ripoux parmi nous, tant qu’il semble que leur utilité dépasse leur nocivité. C’est pour cela que je me suis toujours opposé, violemment, a priori, aux subventions pour nos collectifs. Mais ma voix , et celles d’autres militants de terrain, ne pèsent guère face à celles des politiciens EELV qui sont, disons, très présents dans nos collectifs.

Mais je suis pragmatique. Puisque subventions il y a, je trouverais anormal que dans la prochaine fournée, dont les dossiers doivent être bouclés en janvier prochain, Epis soit oublié. Et je le dirai. On considère traditionnellement que Marianne est généreuse. Et il serait anormal que Marianne l’étudiante continue à financer de ses maigres deniers un devoir d’équité qui appartient à la Marianne républicaine.

J’ai encore été trop prolixe : je souhaitais juste attirer votre attention sur la soirée de ce soir. Espace Angela Davis, 74 rue d’artois Lille 18 h 30. Une ambiance conviviale est garantie, il faut juste amener du matériel scolaire en guise de droit d’entrée. J’espère que je n’ai pas trop desservi la belle initiative d’Epis par mes digressions politiques !

P.S. La présentation d’Epis par elle-même

Qui sommes nous ? 
Nous sommes une association qui aide à l’insertion de familles immigrées, notamment par un suivi scolaire des enfants. Chaque famille a son référent qui discute de l’école avec les parents et les enfants, vérifie que l’enfant a le minimum pour étudier (un cartable, des cahiers, des crayons). Nous organisons également des ateliers d’apprentissage de la lecture par le jeu pour les enfants qui le souhaitent. 

 

1Ce n’est pas le lieu pour développer cela. Vous trouverez sur le net des précisions sur ce que j’appelle des castes : les travailleurs du métal, les marchands de chevaux ( et de voitures), les musiciens… Ces divisions sont peu évoquées par les Roms eux mêmes qui ont conscience de leur caractére obsoléte. Mais elle restent importantes pour les mariages, les solidarités, l’orientation professionnelle. Un Rom connaît la caste de tous ceux qu’il fréquente ( ou refuse de fréquenter